1. |
L'égalité des sexes
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L’Égalité des sexes
Tes yeux sont revenus d’un pays arbitraire
Où nul n’a jamais su ce que c’est qu’un regard
Ni connu la beauté des yeux, beauté des pierres,
Celle des gouttes d’eau, des perles en placards,
Des pierres nues et sans squelette, ô ma statue.
Le soleil aveuglant te tient lieu de miroir
Et s’il semble obéir aux puissances du soir
C’est que ta tête est close, ô statue abattue
Par mon amour et par mes ruses de sauvage.
Mon désir immobile est ton dernier soutien
Et je t’emporte sans bataille, ô mon image,
Rompue à ma faiblesse et prise dans mes liens.
Gender Equality ...
Your eyes returned from an arbitrary country
Where no one has ever known what a look is
Nor knew the beauty of eyes, beauty of stones,
That of drops of water, of pearls in cupboards,
Bare stones without skeleton, oh my statue.
The blinding sun serves as your mirror
And if he seems to obey the powers of the evening
It is because your head is closed, oh fallen statue
By my love and by my savage wiles.
My motionless desire is your last support
And I carry you away without battle, oh my image,
Broken from my weakness and taken in my bonds.
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2. |
L'amoureuse
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L’Amoureuse
Elle est debour sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s'engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.
Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s'évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire
The Lover ...
She is resting on my eyelids
And her hair is in mine,
She has the shape of my hands,
She has the color of my eyes,
She is swallowed up in my shadow
Like a stone in the sky.
She always has her eyes open
And doesn't let me sleep.
Her dreams in full daylight
Make the suns evaporate,
Make me laugh, cry and laugh,
Speaking without having anything to say
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3. |
L'habitude
02:27
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L’Habitude
Toutes mes petites amies sont bossues:
Elles aiment leur mère.
Tous mes animaux sont obligatoires,
Ils ont des pieds de meuble
Et des mains de fenêtre.
Le vent se déforme,
Il lui faut un habit sur mesure,
Démesuré.
Voilà pourquoi
Je dis la vérité sans la dire.
The Habit ...
All my girlfriends are hunchbacks:
They love their mother.
All my animals are required,
They have furniture legs
And window hands.
The wind distorts,
He needs a tailor-made suit,
Excessive.
that's why
I tell the truth without saying it.
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4. |
Dans la danse
03:04
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Dans la danse
Petite table enfantine,
il y a des femmes dont les yeux sont comme des morceaux de sucre,
il y a des femmes graves comme les mouvements de l’amour qu’on ne surprend
pas
il y a des femmes au visage pâle
d’autres comme le ciel à la veille du vent.
Petite table dorée des jours de fête,
il y a des femmes de bois vert et sombre:
celles qui pleurent,
de bois sombre et vert:
celles qui rient.
Petite table trop basse ou trop haute,
il y a des femmes grasses
avec des ombres légères,
il y a des robes creuses,
des robes sèches,
des robes que l’on porte chez soi et que l’amour ne fait jamais sortir.
Petite table,
je n’aime pas les tables sur lesquelles je danse,
je ne m’en doutais pas.
In the Dance ...
Small childish table,
there are women whose eyes are like cubes of sugar,
there are serious women like the movements of love that we do not surprise
there are women with pale faces
others like the sky on the eve of the wind.
Small golden table of feast days,
there are women of green and dark wood:
those who cry,
of dark and green wood:
those who laugh.
Small table too low or too high,
there are fat women
with light shadows,
there are hollow dresses,
dry dresses,
dresses that we wear at home and that love never brings out.
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5. |
Le jeu de construction
03:24
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Le jeu de construction
L’homme s’enfuit, le cheval tombe,
La porte ne peut pas s’ouvrir,
L’oiseau se tait, creusez sa tombe,
Le silence le fait mourir.
Un papillon sur une branche
Attend patiemment l’hiver,
Son cœur est lourd, la branche penche,
La branche se plie comme un ver.
Pourquoi pleurer la fleur séchée
Et pourquoi pleurer les lilas?
Pourquoi pleurer la rose d’ambre?
Pourquoi pleurer la pensée tendre?
Pourquoi chercher la fleur cachée
Si l’on n’a pas de récompense?
—Mais pour ça, ça et ça.
The Construction Game ...
The man runs away, the horse falls,
The door cannot open,
The bird is silent, dig its grave,
Silence kills him.
A butterfly on a branch
Wait patiently for winter,
His heart is heavy, the branch leans,
The branch bends like a worm.
Why mourn the dried flower
And why cry lilacs?
Why cry for the amber rose?
Why cry the tender thought?
Why look for the hidden flower
What if there is no reward?
—But for this, this and this.
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6. |
Giorgio de Chirico
04:26
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Giorgio de Chirico
Un mur dénonce un autre mur
Et l’ombre me défend de mon ombre peureuse,
Ô tour de mon amour autour de mon amour,
Tous les murs filaient blanc autour de mon silence.
Toi, que défendais-tu ? Ciel insensible et pur
Tremblant tu m’abrutais. La lumière en relief
Sur le ciel qui n’est plus le miroir du soleil,
Les étoiles de jour parmi les feuilles vertes,
Le souvenir de ceux qui parlaient sans savoir,
Maîtres de ma faiblesse et je suis à leur place
Avec des yeux d’amour et des mains trop fidèles
Pour dépeupler un monde dont je suis absent.
Giorgio de Chirico ...
A wall denounces another wall
And the shadow defends me from my fearful shadow,
O tower of my love around my love,
All the walls turned white around my silence.
What were you defending? Insensitive and pure sky
Trembling you sheltered me. Light in relief
On the sky which is no longer the mirror of the sun,
The day stars among the green leaves,
The memory of those who spoke without knowing,
Masters of my weakness and I am in their place
With eyes of love and hands too faithful
To depopulate a world from which I am absent.
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7. |
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Dans le cylindre des tribulations
Trente filles au corps opaque,
trente filles divinisées par l’imagination,
s’approchent de l’homme qui repose
dans la petite vallée de la folie.
L’homme en question joue avec ferveur.
Il joue contre lui-même et gagne.
Les trente filles en ont vite assez.
Les caresses du jeu ne sont pas celles de l’amour
et le spectacle n’en est pas aussi charmant, séduisant et agréable.
Il y a aussi, dans une ville de laine et de plumes,
un oiseau sur le dos d’un mouton.
Le mouton, dans les fables, mène l’oiseau au paradis.
Il y a aussi les siècles personnifiés,
la grandeur des siècles présents,
le vertige des années défendues et des fruits perdus.
In the cylinder of tribulations ...
Que les souvenirs m’entraînent
et j’aurai des yeux ronds comme le monde.
Thirty girls with opaque bodies,
thirty girls deified by the imagination,
approach the man who rests
in the little valley of madness.
The man in question plays with fervor.
He plays against himself and wins.
The thirty girls quickly had enough.
The caresses of play are not those of love
and the spectacle is not as charming, seductive and pleasant.
There is also, in a city of wool and feathers,
a bird on the back of a sheep.
The sheep, in the fables, leads the bird to paradise.
There are also the personified centuries,
the grandeur of the present centuries,
the dizziness of forbidden years and lost fruits.
Let the memories carry me away
and I will have eyes as round as the world.
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8. |
Sans rancune
05:06
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Sans rancune
Larmes des yeux, les malheurs des malheureux.
Malheurs sans intérêt et larmes sans couleurs.
Il ne demande rien, il n’est pas insensible,
Il est triste en prison et triste s’il est libre.
Il fait un triste temps, il fait une nuit noire
À ne pas mettre un aveugle dehors. Les forts
Sont assis, les faibles tiennent le pouvoir
Et le roi est debout près de la reine assise.
Sourires et soupirs, des injures pourrissent
Dans la bouche des muets et dans les yeux des lâches.
Ne prenez rien: ceci brûle, cela flambe!
Vos mains sont faites pour vos poches et vos fronts.
Une ombre…
Toute l’infortune du monde
Et mon amour dessus
Comme une bête nue.
No hard feelings ...
Tears from the eyes, the misfortunes of the unfortunate.
Uninteresting misfortunes and colorless tears.
He asks for nothing, he is not insensitive,
He is sad in prison and sad if he is free.
It's a sad day, it's a dark night
Not to put a blind man out.
The strong sit, the weak hold power
And the king is standing near the seated queen.
Smiles and sighs, insults rot
In the mouths of the mute and in the eyes of cowards.
Don't take anything: this is burning, this is flaming!
Your hands are made for your pockets and your foreheads.
A shadow…
All the misfortune in the world
And my love on it
Like a naked beast.
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Thomas Oboe Lee Cambridge, Massachusetts
Thomas Oboe Lee was born in China in 1945. He lived in São Paulo, Brazil, for six years before coming to the United States in 1966. After graduating from the University of Pittsburgh, he studied composition at the New England Conservatory and Harvard University. He has been a member of the music faculty at Boston College since 1990. ... more
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